Nébesna Fortin – agente de développement durable de la Cité Écologique
On parle souvent de l’eau comme étant l’or bleu. On connait son importance dans la composition de notre corps et aussi dans celle de notre belle planète. Par contre, lors d’un atelier du cours EDE, j’ai appris que l’eau était également le symbole de l’argent ! Oui, et bien, comme on dit : « L’argent, c’est du liquide ».
Riel, notre professeur pour cet aspect du cours, est président de l’organisme nommé Terre des Jeunes Transnational. Il consacre sa vie à la protection des peuples autochtones et de l’environnement. Métis Micmac originaire de l’Est canadien, il nous partage sa passion pour cette fascinante culture vivant en parfaite harmonie avec la Nature, ici même dans notre région. À travers des ateliers et des discussions, il nous fait découvrir le mode de vie Micmac. Il nous parle de l’attention portée dans la conception des villages, la précision et l’importance des tâches et des activités quotidiennes, le système de prises de décision, le rôle des trois dimensions et de chaque gardien des quatre éléments. Chacun de ces derniers est responsable d’un domaine en particulier relié aux signes de la terre, de l’eau, de l’air et du feu. Ils sont supportés dans leurs tâches par le Reflet. Ainsi, les gardiens de la terre s’occupent de ce qui est relié au soin de la terre, la culture des aliments, etc. Et les Gardiens de l’Eau s’occupent bien sûr de l’eau, mais également de l’aspect économique.
L’économie du don
Dans cette culture, le Gardien de l’Eau garde l’argent et le gère avec les autres Gardiens. C’est également lui qui s’assure de couvrir les besoins de tous, de façon équitable. Ici, il n’y a pas d’économie personnelle, tout est mis en commun. Traditionnellement, il n’y avait pas d’argent, mais des échanges avec d’autres peuples. Pour ces échanges, on favorise le don. Cette idée est basée sur le fait que si tous donnent ce qu’ils ont en surplus, les besoins de base de tous seront comblés. Ainsi, chacun se retrouve tantôt à recevoir et tantôt à donner. Aujourd’hui, on commence à entendre parler d’un tel type d’économie où des restaurants et d’autres centres de services demandent simplement le montant qu’on est en mesure de donner. Ce système encourage la générosité. Certains rapportent même, qu’ils reçoivent davantage ainsi. D’autres systèmes alternatifs sont également en essor. Ils visent à modifier notre relation à l’argent et à repenser sa valeur. Parmi les modèles les plus répandus, nous trouvons les monnaies locales, les banques de temps et les systèmes d’échanges de services. Ces découvertes me mènent à réfléchir… Je ne parle pas ici d’une utopie où tous sont égaux et où l’argent est géré par tout le monde. Je parle plutôt de la relation et de l’importance que nous portons à ces petits bouts de papier, ce liquide… Puis, je pousse ma réflexion à imaginer ce que serait le monde si l’on considérait l’argent comme un liquide, comme de l’eau faite pour circuler et apporter la vie en abondance là où elle passe !