Nébesna Fortin rencontre l’entrepreneure Steve Grandmont
En 1984, le fondateur de notre écovillage, Michael Deunov et un groupe de parents démarrent un projet dans le but d’offrir une école alternative aux jeunes désirant apprendre en nature et à travers des activités concrètes. L’idée est de bâtir un village qui mettrait en priorité l’éducation de ses jeunes affin d’optimiser le potentiel de chacun. Les deux premières années, le projet prend la forme d’un camp d’été, et bien vite, il se transforme pour accueillir les familles à l’année. Ainsi est né l’écovillage la Cité Écologique. Afin de subvenir aux besoins financiers, tous et chacun mettent la main à la pâte. La première entreprise qui voit le jour œuvre dans le domaine du réseau alimentaire. Puis, au fil du temps, les activités économiques se diversifient. On y compte bientôt, une ferme maraîchère, un atelier de création de produits de verre d’art, une compagnie de distribution de produits cadeaux à messages vivifiants et un grand atelier de couture. Au début des années 2000, les jeunes, ayant développés leurs aptitudes au leadership, ont commencé à partager leur intérêt pour gérer leurs propres projets. De la sorte, nous avons tranquillement vu apparaître de nouvelles entreprises liées à l’écovillage.
Un modèle fort inspirant et innovateur a démarré en 2008. J’ai pris le temps de discuter avec ce jeune entrepreneur pour vous le présenter et lui permettre de partager son expérience de démarrage d’entreprise. Steve Grandmont arrive en 1984, à la Cité Écologique, au tout début du projet. Il a alors 9 ans. Il participe aux activités et apprentissages concrets avec une trentaine d’autres jeunes et fait son parcours scolaire à l’école de l’écovillage. Ensuite, il s’investit à l’école-entreprise dans le domaine de la couture. Au fil du temps, il y apprend à gérer le suivi des productions. Puis, il va chercher les contrats de sous-traitance à Montréal et fait le suivi avec les travailleurs à domicile. Bientôt, il est responsable des livraisons et des prises de contrats avec les fournisseurs montréalais. Ce passage dans les secteurs de travail, lui permet d’acquérir les aptitudes nécessaires à la gestion d’une entreprise de grande envergure. À cette époque, la majorité du personnel travaille dans cette compagnie de couture. C’est la principale activité économique qui permet aux parents de soutenir l’école et les projets de l’écovillage. Malheureusement, tranquillement les contrats commencent à s’envoler en outre-mer, pour y être remplis à moindre coût. En 2007, il est grand temps de considérer un changement d’emploi.
A ce moment, Steve est un heureux nouveau papa ! Avec un petit garçon en bas âge, il souhaite davantage poursuivre le rêve des ses parents et offrir à son fils un environnement d’apprentissage qui correspond à ses convictions et sa vision d’un monde plus durable. Motivé par le désir de poursuivre ce projet, il décide de démarrer sa propre entreprise. Le domaine de la vente l’intéresse. Sa première idée est de vendre les produits forestiers de l’écovillage. Malheureusement, c’est une tentative infructueuse car la valeur marchande du bois est à la baisse et toutes les restrictions de ce domaine ne donnent pas suffisamment de latitude aux petits producteurs. Ensuite, il lui vient l’idée d’élever des poules. Cette expérience s’avère intéressante, mais très contraignante. Après une année fort mouvementée, il abandonne l’idée. Mais tout ceci n’est pas suffisant pour freiner les aspirations de Steve. Peu de temps après, au cours de ses voyages sur la route, il prend conscience de tous les produis sous-utilisés qui prennent la route des sites d’enfouissement. Une idée naît alors dans son esprit. Pourquoi ne pas redonner une deuxième vie à tous ces produits?! Bientôt, il commence à ramasser l’huile végétale dans les restaurants de la région. Puis, il découvre qu’une foule d’autres matières pourraient être réutilisées. Palettes, barils et réservoirs s’entassent dans son camion et, de retour au village, ils sont nettoyés et réparés. En moins d’un an, Steve a plus d’ouvrage que de temps ! Il quitte définitivement son emploi en couture pour se concentrer sur la gestion de sa nouvelle entreprise : Palettes Grandmont !
Aujourd’hui, cette entreprise est en plein essor. Bien reconnue dans la région, elle compte trois employés. Sillonnant les routes des environs, Steve travaille de concert avec plusieurs grandes entreprises du Centre du Québec.
– Ses projets d’avenir ? Continuer de développer la récupération, c’est l’avenir après tout !
– Son secret ? Faire ce qu’il aime et croire en ses rêves !
– Sa marque de commerce ? Toujours s’efforcer d’offrir un service de qualité. Il souligne que le désir du service est prioritaire et doit même venir avant l’idée de faire de l’argent.
L’entrevue se termine en lui demandant ce qu’il pourrait donner comme conseil à d’autres jeunes qui désireraient partir leur propre entreprise. Sa réponse est simple: patience, croire en ses rêves et respecter ses clients.
Steve est maintenant père de deux beaux enfants pétillants d’énergie. Un grand projet d’écovillage tel le nôtre, doit diversifier ses projets économiques à travers plusieurs activités différentes afin de progresser vers un équilibre durable… L’entreprise de Steve est un exemple inspirant. Prouvant ainsi, qu’il est possible de réussir sur le plan économique tout en prônant les valeurs écologiques et encourageant les relations positives avec la région.
Super inspirant!
Merci